La belle histoire d’une machine à scanner les livres, faite maison par des hackeurs, amateurs et passionnés

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Journal intime

vendredi 29 août 2014, par Laura

« Mais à quoi ça vous sert, en fait ? »

Il faut bien reconnaître que la question est fréquente et que ma réponse est souvent aussi limpide qu’une marée noire sur les plages bretonnes : c’est que je ne sais pas par où commencer : le bookscanner devient ce que ses utilisateurs en font. Or, tant d’usages sont possibles !

Pour éclairer vos lanternes, un des utilisateurs a accepté de nous confier son expérience. Merci à lui !

Comme toute numérisation, celle-ci a sa singularité, vous allez voir :

J’ai découvert le bookscanner il y a environs trois mois, parce qu’une amie y participait. J’avais trouvé cette idée brillante, mais je ne voyais pas en quoi elle pouvait m’être utile, jusqu’à ce que je pense au journal intime que j’avais écrit durant mon adolescence. Ce dernier prenait la forme de 7 cahiers brochés de 288 pages.

En effet, j’avais envisagé de longue date d’en faire une copie au cas où il arriverait un incident, comme une inondation ou un incendie.

J’avais souhaité le numériser à l’aide d’un scanner à plat , chez moi, mais cela aurait pris beaucoup de temps, en plus d’être un travail très rébarbatif. Lorsque j’en avais fait l’essai sur quelques pages, j’avais calculé que si je voulais utiliser cette méthode sur la totalité de mon journal intime, j’en aurais eu pour au minimum trois heures par cahier.

J’avais aussi voulu passer par une société de numérisation professionnelle, mais c’était trop cher : selon le dernier devis que j’ai fait, cela m’aurait coûté 140 euros par cahier.

J’avais finalement abandonné ce projet depuis longtemps, me contentant d’espérer qu’il n’arrive rien à la bibliothèque où je gardais ce journal intime, lorsque j’ai entendu parler des séances organisées dans les locaux de La Quadrature du Net.

Le concept me séduisait ; cependant, bien que cette machine fonctionne à merveille pour les livres imprimés, rien ne me garantissait un résultat aussi heureux si je lui présentais des cahiers manuscrits, fragiles, vieux d’un quart de siècles. L’expérience méritait cependant d’être tentée.

Un mercredi soir, je me suis donc rendu dans les locaux de la Quadrature du Net, avec les deux premiers tomes dans mon sac. Après les explications de @vincib, j’ai pu commencer la numérisation du premier tome.

L’utilisation de la machine consiste, une fois qu’on a posé le livre sur le support, à baisser la poignée, appuyer sur la barre d’espace sur l’ordinateur portable relié aux appareils photos, entendre leurs déclics, abaisser la poignée puis tourner la page. Il y a certain un rythme à prendre, mais celui-ci vient assez vite.

En tout, ce travail m’a pris moins d’une heure pour deux cahiers et environ une semaine plus tard, j’ai pu télécharger les fichiers numérisés de ces deux premiers tomes sur le serveur dédié.

L’étape suivante, pour un livre imprimé, consisterait à traiter ces fichiers jpeg pour en faire des PDF, mais ils me suffisent amplement tels quels.

Il m’a fallu trois séances d’une heure à peu près pour terminer leur numérisation.

Aujourd’hui, j’ai l’esprit un peu plus tranquille lorsque je passe devant les étagères de ma bibliothèque, puisque je n’ai plus à craindre un accident qui pourrait endommager ces souvenirs. En revanche, cette bibliothèque contient aussi des livres rares, presque introuvables dans le commerce, qui mériteraient d’être numérisés pour être diffusés. C’est pourquoi je pense que je participerai à nouveau aux séances de bookscanning.

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